Proxmox Datacenter Manager 1.0 : le nouveau « centre de commandement » pour les environnements Proxmox chez Stackscale

L’écosystème Proxmox vient de franchir une étape importante avec la sortie de Proxmox Datacenter Manager 1.0, la première version stable de sa plateforme de gestion centralisée. L’outil est conçu pour résoudre un problème très précis : comment exploiter, superviser et faire évoluer des dizaines de nœuds et de clusters Proxmox VE et d’instances Proxmox Backup Server répartis sur plusieurs centres de données et sites, sans perdre en visibilité ni augmenter la complexité opérationnelle.

Pour les entreprises utilisant déjà une infrastructure basée sur Proxmox — comme les clients de Stackscale avec des plateformes et des clusters dédiés dans des centres de données haute disponibilité — ce lancement ouvre la voie à un modèle de gestion beaucoup plus proche de ce que proposaient historiquement des outils comme VMware vCenter, tout en conservant la philosophie open source et la flexibilité de l’écosystème Proxmox.


Qu’est-ce que Proxmox Datacenter Manager ?

Proxmox Datacenter Manager (PDM) est une plateforme de type « single pane of glass » conçue pour superviser et gérer plusieurs environnements Proxmox indépendants à partir d’un point de contrôle unique. Depuis cette console centrale, il est possible de visualiser les nœuds, les clusters, les machines virtuelles, les conteneurs, les stockages et les datastores de sauvegarde, même s’ils sont répartis entre différents centres de données ou sites distants.

Au lieu de se connecter manuellement à chaque cluster Proxmox VE ou à chaque instance Proxmox Backup Server, PDM agrège les métriques, les états et les alertes, et permet d’exécuter des opérations de base sur les ressources depuis une vue unifiée. Il ne cherche pas à remplacer totalement l’interface classique de Proxmox VE, mais devient la couche supérieure de gouvernance et d’orchestration multi-cluster.

Sur le plan technique, Proxmox Datacenter Manager 1.0 s’appuie sur Debian 13.2 « Trixie », un noyau Linux 6.17 et ZFS 2.3, et il est développé en Rust de bout en bout (backend, CLI et nouveau framework d’interface web basé sur Yew). Le résultat est une plateforme moderne, axée sur les performances, la sécurité et la maintenabilité à long terme.


Principales capacités techniques de PDM 1.0

Si le changement le plus visible est la vue globale de l’ensemble des clusters, la version 1.0 arrive avec un ensemble de fonctionnalités particulièrement pertinentes pour les environnements d’entreprise et les fournisseurs d’infrastructure comme Stackscale et les plateformes de leurs clients :

1. Vue centralisée et agrégation de métriques

PDM permet d’enregistrer plusieurs « remotes » (nœuds, clusters Proxmox VE et serveurs de sauvegarde) et d’afficher sur un tableau de bord unique l’état de santé global : utilisation CPU, RAM, I/O de stockage, capacité, alertes et KPI critiques. Il met également en cache les données localement, de sorte que la dernière image de l’environnement est conservée même si un remote devient temporairement indisponible.

Pour un client disposant de plusieurs clusters Proxmox répartis entre différents racks ou centres de données Stackscale, cela permet de répondre en un coup d’œil à des questions comme : « Où ai-je de la capacité disponible ? », « Quel cluster est le plus sous pression ? » ou « Comment évoluent les métriques d’un service critique sur l’ensemble des sites ? ».

2. Gestion multi-cluster et migration à chaud entre clusters

L’un des points forts de PDM est la gestion des environnements multi-cluster et la possibilité de réaliser des migrations à chaud de machines virtuelles entre clusters indépendants, sans interruption de service. Cela permet de :

  • Rééquilibrer la charge entre les clusters lorsqu’un d’eux approche de sa limite.
  • Effectuer des opérations de maintenance planifiée sans fenêtres d’indisponibilité.
  • Mettre en œuvre des scénarios de haute disponibilité entre centres de données avec une flexibilité accrue.

Sur des plateformes Proxmox hébergées chez Stackscale, cette capacité s’intègre parfaitement à des architectures où un client dispose de plusieurs clusters dédiés (par exemple, production et préproduction dans des racks différents ou même dans des centres de données distincts) et souhaite déplacer les charges de travail entre eux sans passer par des processus manuels d’export/import.

3. Cycle de vie de base des VM et conteneurs depuis un seul panneau

Depuis Proxmox Datacenter Manager, il est possible de démarrer, arrêter, redémarrer et effectuer des opérations de base sur les VM, les conteneurs et les ressources de stockage de différents remotes, sans devoir passer d’une interface à l’autre. L’outil centralise aussi l’historique des tâches et des journaux, ce qui facilite l’audit et la conformité dans les environnements réglementés.

Pour les équipes système, cela se traduit par moins de temps passé en « clickops » dispersé et plus de capacité à standardiser les procédures opérationnelles, les scripts et les automatisations autour d’une API unique.

4. Recherche avancée et vues personnalisées

La recherche intégrée utilise une syntaxe inspirée de langages comme Elasticsearch ou le langage de requêtes de GitHub, ce qui permet de filtrer les ressources par type (VM, conteneur, remote…), par état (en cours d’exécution, arrêté, etc.) ou par tags. Dans des environnements comptant des milliers de machines virtuelles invitées, localiser rapidement une VM problématique ou un datastore spécifique n’est plus un défi.

Sur cette base, PDM permet de créer des « vues » personnalisées — des tableaux de bord focalisés par remote, type de ressource, tags, client interne, etc. — et de les associer à des rôles spécifiques. Une équipe de développement peut ainsi disposer de sa propre vue des ressources, sans voir ni toucher le reste de l’infrastructure.

5. Intégration avec Proxmox Backup Server et SDN (EVPN)

La version 1.0 inclut une intégration complète avec Proxmox Backup Server : il est possible de visualiser datastores, namespaces et snapshots de sauvegarde dans des panneaux dédiés, avec leurs métriques d’utilisation et de performance. Cela facilite la supervision de l’état des sauvegardes à l’échelle globale, ce qui est particulièrement important dans les stratégies de reprise après sinistre multi-site.

Sur le plan réseau, PDM introduit des capacités initiales de Software-Defined Networking (SDN) avec EVPN, permettant de configurer des zones et des VNets entre plusieurs remotes depuis une seule interface. Pour les architectures avec overlays L2/L3 distribués entre centres de données, c’est un point clé pour maintenir la cohérence de la configuration.

6. Sécurité, authentification et gouvernance des accès

Proxmox Datacenter Manager prend en charge l’authentification via LDAP, Active Directory et OpenID Connect, ainsi que les tokens et le 2FA. Il combine cela avec un système de contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC) très granulaire : il est possible d’accorder l’accès à des vues spécifiques sans donner accès directement aux nœuds ou aux machines virtuelles sous-jacentes.

Dans des scénarios multi-tenant ou avec des équipes fortement segmentées (développement, sécurité, opérations, métier), cela permet de trouver le bon équilibre entre visibilité opérationnelle et principe du moindre privilège.

7. Gestion centralisée des mises à jour et accès shell à distance

La plateforme ajoute un panneau centralisé des mises à jour qui affiche l’état des dépôts et des paquets en attente sur l’ensemble des Proxmox VE et Proxmox Backup Server connectés. Depuis ce panneau, il est possible de lancer des mises à jour en s’appuyant sur le nouvel accès shell distant offert par PDM, sans devoir ouvrir de sessions séparées sur chaque nœud.

Pour des fournisseurs comme Stackscale ou pour leurs clients qui gèrent leur propre plateforme Proxmox, cette vue globale de l’état des correctifs réduit significativement le risque de se retrouver avec des clusters désynchronisés ou des vulnérabilités non corrigées quelque part dans l’environnement.


Ce que Proxmox Datacenter Manager apporte aux clients de Stackscale

Les clients de Stackscale qui exploitent déjà des plateformes basées sur Proxmox VE et Proxmox Backup Server — en mode self-managed ou en service managé — bénéficient de plusieurs avantages évidents lorsqu’ils intègrent Proxmox Datacenter Manager à leur architecture :

Vue unifiée multi–centre de données et multi-cluster

Au lieu de traiter chaque cluster Proxmox comme un « silo », PDM offre une vue de bout en bout de l’infrastructure distribuée : clusters dédiés dans différents racks, centres de données redondants, nœuds spécifiques pour les charges de travail d’IA ou les bases de données, et même environnements Proxmox déployés on-premise dans les locaux du client et connectés à Stackscale via des liaisons dédiées ou VPN.

Cette vision globale facilite :

  • La planification de capacité et les décisions d’extension.
  • La détection précoce des goulets d’étranglement CPU, RAM ou I/O.
  • La priorisation des investissements matériels là où l’impact est le plus important.

Mobilité des charges entre clusters et centres de données

La fonctionnalité de migration à chaud entre clusters, combinée au réseau de Stackscale et aux options de connectivité entre centres de données, ouvre des scénarios intéressants :

  • Repositionner des charges de production sur un cluster plus puissant sans interruption.
  • Vider des clusters pour effectuer des migrations matérielles ou des changements de génération.
  • Préparer des mouvements entre centres de données dans le cadre d’une stratégie de résilience ou d’une sortie maîtrisée d’un site donné.

Le tout avec une expérience d’exploitation unifiée, au lieu de devoir gérer chaque mouvement comme un projet manuel isolé.

Meilleure gouvernance, meilleure auditabilité et multi-tenant

Dans les organisations où plusieurs départements partagent la même plateforme Proxmox basée sur Stackscale, Proxmox Datacenter Manager aide à :

  • Définir des vues spécifiques pour chaque entité métier, projet ou client interne.
  • Limiter le périmètre des opérations selon les rôles (par exemple, autoriser une équipe de développement à démarrer/arrêter des VM dans son périmètre, sans toucher au réseau ou au stockage partagé).
  • Centraliser journaux et tâches, améliorant ainsi la traçabilité de qui a fait quoi, où et quand.

Cela s’intègre particulièrement bien aux environnements critiques où la conformité réglementaire, la séparation des fonctions et l’audit sont des exigences fondamentales.

Une exploitation quotidienne plus efficace

Pour les équipes qui gèrent des dizaines ou des centaines de nœuds Proxmox chez Stackscale, la combinaison de :

  • La recherche avancée,
  • Un panneau unifié des tâches,
  • Des mises à jour centralisées,
  • Un accès shell depuis une seule console,

réduit la friction au quotidien. Les tâches routinières prennent moins de temps et les erreurs liées au fait de jongler entre plusieurs interfaces diminuent.


Cas d’usage typiques dans les environnements Stackscale

Quelques exemples de la façon dont Proxmox Datacenter Manager peut s’intégrer à des architectures réelles chez Stackscale :

Cloud privé multi-site avec DR

Une entreprise déploie des clusters Proxmox dédiés dans deux centres de données Stackscale et maintient un troisième site comme site de reprise après sinistre. Avec PDM, les trois environnements sont gérés depuis un même panneau, avec la capacité de migrer des charges entre clusters et de surveiller l’état des sauvegardes et des datastores distants.

Consolidation après une migration depuis VMware

Après les changements de licences et de stratégie de VMware, de nombreuses organisations recherchent des alternatives ouvertes, avec des coûts plus prévisibles. Proxmox, combiné à un fournisseur spécialisé comme Stackscale, est devenu l’une des options privilégiées. Proxmox Datacenter Manager joue alors le rôle de pièce manquante pour exploiter confortablement plusieurs clusters Proxmox qui remplacent d’anciens environnements VMware.

Environnements hybrides on-premise + Stackscale

Un client maintient de petits clusters Proxmox dans des agences ou des usines, et un backbone de clusters plus puissants hébergés chez Stackscale pour les charges centrales. PDM permet de gérer les deux extrémités — edge et core — depuis la même plateforme, avec des métriques agrégées et des opérations coordonnées.


Considérations de déploiement et de support

Proxmox Datacenter Manager 1.0 est disponible sous forme d’image ISO installable sur bare metal ou par-dessus une installation Debian existante, et il est distribué en tant que logiciel libre sous licence GNU AGPLv3. Pour les environnements de production, Proxmox propose des abonnements avec accès aux dépôts enterprise et un support technique certifié.

Pour les clients de Stackscale, les options les plus courantes sont :

  • Déployer PDM comme machine virtuelle dédiée (ou nœud bare metal) au sein de leur propre plateforme Proxmox chez Stackscale.
  • L’intégrer aux services d’annuaire d’entreprise (LDAP/AD/OIDC) et aux politiques de sécurité existantes.
  • Définir, avec l’aide de l’équipe Stackscale, une stratégie de vues, de rôles et de permissions alignée sur l’organisation des équipes systèmes, développement et métiers.

Étant donné qu’il s’agit de la première version stable, il est judicieux de commencer par un pilote bien circonscrit — par exemple en connectant quelques clusters non critiques — puis d’évoluer vers la gestion complète du parc Proxmox à mesure que l’organisation gagne en confiance dans l’outil. Chez Stackscale, nous pouvons déjà vous accompagner dans le déploiement et la maintenance de votre propre instance de Proxmox Datacenter Manager ; n’hésitez pas à nous consulter.


Résumé rapide pour les administrateurs

  • Ce que c’est : une plateforme open source de gestion centralisée pour Proxmox VE et Proxmox Backup Server, basée sur Debian 13.2, noyau Linux 6.17, ZFS 2.3 et développée en Rust.
  • Problème résolu : le manque de visibilité globale et d’opérations unifiées dans les environnements comprenant plusieurs clusters et nœuds distribués.
  • Points techniques clés : métriques agrégées, vues personnalisées avec RBAC, recherche avancée, migration à chaud entre clusters, panneau centralisé de mises à jour, SDN avec EVPN, intégration avec Proxmox Backup Server.
  • Valeur pour les clients de Stackscale : facilite l’exploitation de plateformes Proxmox multi-cluster et multi-centres de données, améliore la mobilité des charges, renforce la gouvernance et l’audit, et réduit le temps consacré aux tâches opérationnelles routinières.

Pour les organisations qui font déjà confiance à Proxmox sur l’infrastructure de Stackscale — ou qui envisagent une migration depuis d’autres plateformes de virtualisation — Proxmox Datacenter Manager 1.0 devient un élément stratégique pour professionnaliser la gestion de l’environnement sans renoncer aux principes open source ni à la souveraineté sur l’infrastructure.